Regroupement parcellaire

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Regrouper son parcellaire pour économiser l’énergie

La répartition des parcelles détermine une grande part de la consommation d’énergie sur les exploitations agricoles.
Or, de nombreux agriculteurs sont confrontés à des localisations de parcelles dispersées et éloignées de leurs bâtiments. Les conséquences sont connues, notamment en zone d’élevage : temps de trajet plus long pour transporter les troupeaux, les alimenter et les surveiller, gênes de circulation accrues, gestion de la croissance de l’herbe plus difficile, répartition des épandages des effluents et rotations agronomiques figées. Dans les territoires, la dispersion du parcellaire favorise la détérioration du réseau routier par le passage répété d’engins lourds et aggrave les risques d’accident.

La dispersion : une surconsommation énergétique

L’éloignement des parcelles augmente également les charges de mécanisation et occasionne une consommation de fioul plus importante. Pour un îlot de 10 ha de maïs situé à 10 km du siège d’exploitation par exemple, les besoins en carburant représentent 2 110 litres de fioul par an, soit 55 % de plus par rapport à un îlot contigu aux bâtiments agricoles. Cet éloignement entraîne aussi davantage de temps nécessaire pour assurer l’ensemble des travaux, que les agriculteurs cherchent à diminuer par l’utilisation d’engins plus puissants mais consommant plus d’énergie et demandant une durée d’amortissement plus longue. Avec des parcelles difficilement accessibles aux troupeaux, le pâturage est souvent délaissé au profit des cultures fourragères ou céréalières alors qu’il émet moins d’ammoniaque et qu’il consomme moins de carburant (source : ADEME 2015).

 

Comparaison entre un parcellaire groupé autour du siège et
un parcellaire éloigné de 5 km et 10 km

3 questions aux associés du GAEC DU SOYER, agriculteurs co-échangistes à Savigny

Quelles sont les surfaces que vous avez échangées ?

Nous avons cédé 16 ha situés à 3,5 km de nos bâtiments et pour la plupart imbriqués dans le parcellaire de plusieurs voisins (4), avec de nombreux « recoins », contre environ la même surface située à 1,5 km. 10 ha sont exploités en cultures et 6 ha en prairies.

Quelles sont les économies d’énergies apportées par l’opération ?

Concernant les cultures (alternance maïs-blé), nous passons 13 heures de moins par an sur la route et 30 heures de moins pour les travaux de labour et de semis. Pour l’ensemble des travaux de cultures, nous avons économisé 400 € de charges de mécanisation dont 150 litres de fioul. Notre nouveau parcellaire nous permet davantage de surface accessible pour le pâturage de nos 110 vaches laitières. C’est rassurant, même si pour l’instant, nous avons maintenu notre système.

Comment avez-vous procédé ?

Nous nous sommes réunis entre agriculteurs voisins pour réfléchir ensemble sur un projet de reconfiguration de nos parcellaires. Après acceptation du projet par tous, nous avons rencontré nos propriétaires pour les convaincre de l’intérêt de la démarche. La tâche a été longue, d’autant qu’ils sont nombreux (29 comptes de propriété). Mais lorsque l’on connaît les résultats aujourd’hui, ça valait le coup d'y consacrer du temps. Nous avons aussi pu bénéficier du soutien financier du Département et de l’appui technique de la Chambre d’agriculture.

Opération "Echanges parcellaires agricoles de savigny-Montpinchon (50)"
Situation initiale et situation après opération

Comment échanger davantage de parcelles ?

Des travaux de recherches sont en cours dans l’Ouest de la France, avec le soutien de la Région Basse-Normandie et des Départements du Finistère, des Côtes d’Armor, de l’Ille et Vilaine et de la Manche, afin de fournir des pistes destinées à dépasser le paradoxe entre l’intérêt « connu » de regrouper et de rapprocher le parcellaire des bâtiments agricoles et les difficultés rencontrées pour obtenir des résultats de regroupements parcellaires significatifs.
Laura PAUCHARD, doctorante en géographie au laboratoire « Espaces et Sociétés » à l’Université de Caen, travaille actuellement dans le cadre de sa thèse, à l’élaboration d’outils à destination des collectivités et des agriculteurs.
Elle propose à la fois un travail de diagnostic du morcellement foncier mais aussi des outils pour identifier les parcelles potentiellement échangeables et les groupes d’agriculteurs susceptibles de pouvoir restructurer leur parcellaire d’exploitation, à partir d’une analyse du réseau de parcelles de proximité.
Ces outils peuvent être utilisés pour inciter à la mise en oeuvre d’échanges à l’amiable entre 2 agriculteurs, ou d’une opération coordonnée sur plusieurs communes favorisant les projets multilatéraux, ou encore d’un aménagement foncier général (nouvelle appellation du remembrement).

Plus le cercle est foncé, plus l’exploitation est « théoriquement » dispersée
Avec le soutien financier de

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